Lignes directrices de gestion ministérielles relatives aux promotions et à la valorisation des parcours professionnels des personnels du ministère de l’Éducation nationale
Le BO spécial n°9 du 5 novembre 2020 publie les lignes directrices de gestion ministérielles relatives aux promotions et à la valorisation des parcours professionnels des personnels du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
La loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique a introduit dans la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’État des dispositions prévoyant l’élaboration de lignes directrices de gestion par les administrations en matière de promotion et de valorisation des parcours professionnels.
Conformément aux dispositions de l’article 12 du décret n° 2019-1265 du 29 novembre 2019 relatif aux lignes directrices de gestion et à l’évolution des attributions des commissions administratives paritaires, le présent document formalise les lignes directrices de gestion du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports en matière de promotion et de valorisation des parcours professionnels, applicables aux :
- personnels enseignants des premier et second degrés, d’éducation et aux psychologues de l’éducation nationale (PsyEN) ;
- personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé (ATSS) ;
- personnels d’encadrement : personnels de direction d’établissement d’enseignement ou de formation, personnels d’inspection ;
- personnels techniques et pédagogiques[1] des filières jeunesse et sports.
Ces lignes directrices de gestion fixent les orientations générales de la politique du ministère en matière de promotion et de valorisation des parcours ainsi que les procédures applicables.
Ces dispositions sont applicables à l’ensemble des personnels listés ci-dessus, et ce quel que soit leur lieu d’affectation (enseignement scolaire, enseignement supérieur).
Afin de prendre en compte notamment les particularités de chaque territoire, les recteurs d’académie édictent, leurs propres lignes directrices de gestion qui doivent être rendues compatibles avec les lignes directrices de gestion ministérielles.
Les lignes directrices de gestion ministérielles et académiques sont établies pour trois ans et peuvent faire l’objet, en tout ou partie, d’une révision au cours de cette période. S’agissant plus particulièrement des lignes directrices de gestion applicables aux personnels de la jeunesse et des sports[2], elles feront l’objet d’un réexamen à l’issue de leur première année de mise en œuvre. Les lignes directrices de gestion ministérielles sont soumises, pour avis, aux comités techniques du ministère.
Les lignes de gestion académiques sont soumises, pour avis, aux comités techniques académiques. Elles peuvent être également présentées, pour information, aux comités techniques spéciaux concernés.
Un bilan de la mise en œuvre des lignes directrices de gestion sera présenté chaque année devant les comités techniques compétents.
I. Des possibilités de promotion et de valorisation des parcours des personnels tout au long de leur carrière
Le ministère assure des perspectives d’avancement et de promotions régulières au sein de chaque corps dans le cadre d’une carrière articulée en deux ou trois grades.
L’objectif est de permettre a minima à tous les agents déroulant une carrière complète, d’évoluer au moins au sein de deux grades, conformément aux dispositions du protocole PPCR.
L’avancement de grade par tableau d’avancement s’effectue, selon les corps, au choix ou par examen professionnel.
Les grades accessibles par deux voies (tableau d’avancement au choix, examen professionnel) obéissent à une même logique. L’examen professionnel est la voie majoritaire. Elle est ouverte à un vivier d’agents moins avancés dans la carrière. Par conséquent, la voie du choix, minoritaire en nombre de promotions, et ouverte sous conditions d’ancienneté supérieure à celle de l’examen professionnel, s’adresse généralement à des agents plus avancés dans la carrière.
En outre, les personnels peuvent valoriser et diversifier leurs parcours en accédant à des corps de catégorie ou de niveau supérieur selon différentes voies : concours ou liste d’aptitude.
Outre les procédures de droit commun, les fonctionnaires en situation de handicap peuvent bénéficier d’une voie dérogatoire de promotion interne en application de l’article 93 de la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. Il s’agit d’accéder à un corps de niveau ou de catégorie supérieur ou supérieure, par la voie du détachement, sous réserve d’avoir accompli préalablement une certaine durée de services publics conformément aux modalités prévues par le décret n° 2020-569 du 13 mai 2020[3].
Les personnels peuvent également être nommés sur des emplois leur permettant d’exercer des responsabilités supérieures (par exemple, secrétaire général d’académie, directeur académique des services de l’éducation nationale) ou de nouvelles responsabilités (directeur d’école).
II. Des procédures de promotion et de valorisation des parcours visant à garantir un traitement équitable des personnels
Pour les promotions de l’ensemble de ses personnels, le ministère met en place des procédures transparentes qui s’appuient sur les orientations et les critères généraux ci-après.
II.1. Prise en compte de la valeur professionnelle et des acquis de l’expérience professionnelle
Pour prononcer les promotions de grade et de corps, sont pris en compte les éléments relatifs au parcours professionnel et au parcours de carrière des personnels.
L’objectif est d’apprécier, tout au long de la carrière, l’investissement professionnel de l’agent, son implication au profit de l’institution dans la vie de l’établissement ou dans l’activité du service, la richesse et la diversité de son parcours professionnel au travers des différentes fonctions occupées et, le cas échéant, de leurs conditions particulières d’exercice, ses formations et ses compétences.
Les avancements de corps et de grade sont effectués dans le respect du nombre de promotions autorisées annuellement.
Certains processus s’appuient sur un barème. Néanmoins, celui-ci ne revêt qu’un caractère indicatif, l’administration conservant son pouvoir d’appréciation en fonction des situations individuelles, des circonstances, ou d’un motif d’intérêt général.
II.2. Prévention des discriminations
La gestion des carrières des personnels est fondée sur le principe d’égalité de traitement des agents et de prévention de l’ensemble des discriminations, conformément aux politiques des ministères en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, de handicap et plus généralement de diversité.
Les personnels encadrants et les gestionnaires de ressources humaines sont particulièrement sensibilisés et sont formés sur ces questions.
- Respect de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
Une attention particulière est portée à l’équilibre entre les femmes et les hommes dans le choix des propositions, conformément au protocole d’accord du 8 mars 2013 complété le 30 novembre 2018, relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique et dans le cadre des dispositions de l’article 58 - 1° 2e alinéa de la loi 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’État.
Le ministère s’attache à ce que la répartition des promotions corresponde à la part respective des femmes et des hommes parmi les promouvables et se rapproche de leur représentation dans les effectifs du corps. À cette fin, cet équilibre doit être respecté dans l’ensemble des actes préparatoires aux promotions.
À cet effet, le tableau annuel d’avancement précise la part respective des femmes et des hommes dans le vivier des agents promouvables et celle parmi les agents inscrits à ce tableau qui sont susceptibles d’être promus en exécution de celui-ci.
Des données sexuées sont présentées annuellement dans le bilan relatif à la mise en oeuvre des lignes directrices de gestion.
Plus particulièrement, l’exercice des fonctions à temps partiel ne doit pas être un critère discriminant pour l’avancement de grade ou la promotion de corps. Sa prise en compte pour l’analyse d’un dossier de promotion constitue une discrimination indirecte prohibée par la loi.
- Promotion des personnels en situation de handicap
L’article 6 sexies de la loi 83-634 du 13 juillet portant droits et obligations des fonctionnaires prévoit que les employeurs doivent prendre toutes les mesures appropriées pour garantir le respect du principe d’égalité de traitement à l’égard des personnes en situation de handicap, et notamment pour leur permettre de développer un parcours professionnel et d’accéder à des fonctions de niveau supérieur.
Il convient donc d’apprécier strictement leurs compétences et leur valeur professionnelle sans les moduler au regard des retentissements que peut avoir le handicap sur leur organisation de travail ou leurs besoins particuliers.
En effet, dans certains cas les agents concernés peuvent se voir contraints de demander un temps partiel et/ou des aménagements spécifiques. Les rapports les concernant ne doivent pas non plus évoquer le handicap mais uniquement les aspects professionnels permettant d’éclairer les avis donnés.
- Prise en compte de la diversité des environnements professionnels
Les promotions reflètent, dans toute la mesure du possible, la diversité des environnements professionnels (diversité des univers d’exercice et des territoires, représentativité des disciplines et spécialités).
- Prise en compte de l’activité professionnelle exercée dans le cadre d’une activité syndicale :
Les compétences acquises dans l’exercice d’une activité syndicale sont prises en compte au titre des acquis de l’expérience professionnelle[4].
Par ailleurs, les agents déchargés syndicaux, qui consacrent la totalité de leur service à une activité syndicale ou qui y consacrent une quotité de temps de travail égale ou supérieure 70 % d’un service à temps plein, depuis au moins six mois, sont inscrits de plein droit sur le tableau d’avancement de leur corps lorsqu’ils réunissent les conditions requises.
Cette inscription a lieu au vu de l’ancienneté acquise dans ce grade et de celle dont justifient en moyenne les fonctionnaires titulaires du même grade ayant accédé au grade supérieur au titre du précédent tableau d’avancement. Ces anciennetés moyennes sont publiées dans les notes de service annuelles.
III. Un accompagnement des personnels tout au long de leur carrière
Les directions des ressources humaines académiques contribuent à l’accompagnement professionnel des personnels par la mise en place et la coordination de dispositifs d’aide, de soutien et de conseil ainsi que de formation en lien avec le service académique de la formation continue de tous les personnels.
III.1. Un accompagnement continu des agents
- Le nouveau schéma directeur de la formation de tous les personnels
L’ensemble des personnels forme une communauté professionnelle diverse, animée par les valeurs qui fondent l’École républicaine, la volonté d’assurer l’épanouissement et la réussite de tous les élèves et la construction de leur citoyenneté tout au long de la vie (circulaire n° 2019-133 du 23-9-2019).
Au sein de cette communauté, les personnels de la jeunesse et des sports développent particulièrement l’éducation et la formation tout au long de la vie des jeunes et des adultes, dans le cadre d’une démarche qui associe l’éducation populaire et les activités sportives.
Pour exercer pleinement ces missions, les personnels doivent, selon leurs fonctions :
- connaître les politiques ministérielles, notamment éducatives, mais aussi le cadre juridique ou opérationnel de leur action ;
- faire évoluer leurs pratiques professionnelles en tenant compte notamment des évolutions scientifiques, techniques ou sociales au service des élèves et des jeunes, dans le cadre scolaire, périscolaire ou d’éducation permanente ;
- pouvoir bénéficier des actions de formation de développement professionnel continu (DPC) obligatoires en lien avec leur exercice spécifique au bénéfice de la réussite scolaire (personnels de santé) ;
- et partager leurs expériences entre pairs.
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports doit ainsi permettre à ses personnels d’acquérir et de développer leurs compétences professionnelles par une formation qui réponde à la fois à leurs demandes et aux besoins de l’institution. Il accompagne également ceux des personnels qui souhaitent connaître des évolutions professionnelles, soit au sein du service public de l’éducation, soit à l’extérieur de celui-ci.
Au croisement des priorités du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et de la réponse institutionnelle aux besoins de formation des personnels, le schéma directeur est un cahier des charges des plans de formation aux niveaux national, académique et des établissements.
- Un nouveau service de ressources humaines de proximité
Le ministère est engagé dans une démarche d’amélioration constante de sa politique d’accompagnement RH et de la qualité de son offre de service avec notamment la mise en place dans les académies du nouveau service de ressources humaines de proximité.
C’est un service personnalisé d’information, d’accompagnement et de conseil ; tout personnel qui le souhaite, quel que soit son statut, doit pouvoir contacter un conseiller RH de proximité au plus près de son lieu d’exercice, dans un lieu dédié et dans le respect des règles de confidentialité.
Par ailleurs, le service RH de proximité permet de recueillir les besoins de formation des personnels pour mieux y répondre dans le cadre de l’élaboration de l’offre académique de formation.
Ce service, généralisé à l’ensemble des académies depuis la rentrée de l’année scolaire 2019-2020, poursuit sa densification pour pouvoir répondre aux besoins et sollicitations de tous les personnels. Le service RH de proximité n’exerce pas de compétence en matière de gestion administrative (avancement et promotion).
L’accompagnement collectif et individuel des personnels
Afin de garantir un accompagnement individuel et collectif des personnels, les ministères mettent en place des dispositifs conformément aux dispositions statutaires ou, le cas échéant, en application de protocoles résultant de démarches de dialogue.
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