Les projets de programmes de philosophie de 2000 à 2004
Entre 2000 et 2004, plusieurs projets de programmes de philosophie, aussi bien pour les terminales générales que technologiques, ont été élaborés, soumis à consultation, amendés, puis rejetés...
Projet Renaut 1 pour les voies générales (mai 2000)
(Projet soumis à consultation.)
ÉNONCÉ DES PROGRAMMES
Dans les classes terminales conduisant aux baccalauréats des séries générales, les programmes se composent :
- d’une liste de notions,
- d’une liste de questions,
- d’une liste d’auteurs,
- d’une série de recommandations concernant l’apprentissage du questionnement, de l’argumentation et de l’analyse philosophiques (écrit et oral).
• SÉRIE LITTÉRAIRE
1. NOTIONS
La liste de notions est présentée sous trois titres : la condition humaine, le savoir, l’agir. Les associations de notions ne constituent pas obligatoirement, dans l’économie du cours élaboré par le professeur, des têtes de chapitre. Elles peuvent être conçues de deux manières selon les moments du cours et la manière dont le professeur entend l’organiser :
- soit les notions sont les instruments dont se sert la réflexion philosophique quand elle s’efforce de développer une question (dans ce cas, les notions ne sont rien d’autre que ce qu’on appelle en général des concepts),
- soit les notions correspondent à des objets de la réflexion philosophique – en ce qu’elles recouvrent elles-mêmes un problème ou un ensemble de problèmes de philosophie générale.
Notions-concepts ou notions-problèmes, les notions peuvent ou non, au choix du professeur et en fonction de l’organisation de son cours, donner lieu, tantôt pour leur élaboration (notions-concepts), tantôt pour leur développement (notions-problèmes), à un traitement thématique.
La condition humaine
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Le savoir
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L’agir
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2. QUESTIONS
Les questions correspondent chacune à un ensemble structuré de problèmes fortement ancrés dans les traditions philosophiques, et qui témoignent d’une présence de la discipline dans le processus par lequel le monde contemporain prend conscience de lui-même et des interrogations qu’il suscite.
Cette liste de questions ne prescrit elle non plus aucun ordre de traitement, ni n’exclut que le cours s’organise, en partie ou en totalité, selon d’autres ensembles de problèmes ; il est également tout à fait concevable que telle ou telle de ces questions, qui définissent des directions de travail sans prescrire la substance de l’enseignement, ne donne pas lieu à un traitement thématique, mais soit prise en considération de façon différenciée à divers moments du travail de la classe. Simplement, l’organisation du cours, qui relève de la liberté et de l’initiative du professeur, fera en sorte que la formation des élèves à la réflexion critique n’omette pas de leur fournir les instruments notionnels et les éléments de culture philosophique requis pour s’orienter dans ces questions. Quel qu’ait été le mode de traitement retenu, le cours devra aussi faire ressortir l’unité de chacune des questions inscrites au programme.
Le présent programme inscrit en lui un dispositif instituant l’éventualité d’une révision de la liste de questions, tous les cinq ans, par le Groupe technique disciplinaire de philosophie à partir des informations fournies par l’Inspection Générale sur l’application des programmes, ainsi qu’à la faveur des renouvellements de la réflexion philosophique.
La maîtrise de la nature
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Droits de l’homme et démocratie
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Religion et modernité
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3. AUTEURS
La liste des auteurs a une double fonction : d’une part, elle détermine l’ensemble d’où devront être tirés les textes proposés à l’écrit du baccalauréat ; elle indique, d’autre part, les auteurs dont les œuvres, étudiées en classe, seront à l’oral objet d’interrogation. L’étude de ces œuvres, dont le choix est laissé à l’appréciation du professeur, peut être conçue comme un approfondissement de telle ou telle partie du cours en rapport avec les notions et les questions figurant au programme.
Les œuvres, étudiées de façon suivie, pourront l’être soit en totalité, soit par parties significatives, pourvu que celles-ci aient une certaine ampleur, forment un tout et présentent un caractère de continuité. Deux œuvres au minimum seront étudiées en série L, choisies dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine).
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc-Aurèle ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Thomas d’Aquin ; Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty. |
• SÉRIE SCIENTIFIQUE
1. NOTIONS
La condition humaine
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Le savoir
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L’agir
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2. QUESTIONS
La maîtrise de la nature
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Droits de l’homme et démocratie
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3. AUTEURS
Une œuvre au minimum sera étudiée en série S ; si le professeur choisit de faire étudier plus d’une œuvre, elles seront choisies dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine).
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc-Aurèle ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Thomas d’Aquin ; Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty. |
• SÉRIE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
1. NOTIONS
La condition humaine
|
Le savoir
|
L’agir
|
2. QUESTIONS
La maîtrise de la nature
|
Droits de l’homme et démocratie
|
3. AUTEURS
Une œuvre au minimum sera étudiée en série ES ; si le professeur choisit de faire étudier plus d’une œuvre, elles seront choisies dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine).
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc-Aurèle ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Thomas d’Aquin ; Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty. |
Projet Renaut 2 pour les voies générales (juillet 2001)
(Projet amendé après consultation, applicable rentrée 2001 et reconduit rentrée 2002 sans les questions d’approfondissement.)
Énoncé des programmes
Dans les classes terminales conduisant aux baccalauréats des séries générales, les programmes se composent :
- d’une liste de notions ;
- d’une liste de questions ;
- d’une liste d’auteurs ;
- d’une série de recommandations concernant l’apprentissage du questionnement, de l’argumentation et de l’analyse philosophiques (écrit et oral).
• Série littéraire
Notions
La liste de notions est présentée sous trois titres : la condition humaine, le savoir, l’agir. Ces trois notions, pas plus que les autres notions ou associations de notions ne constituent obligatoirement, dans l’économie du cours élaboré par le professeur, des têtes de chapitre. L’articulation des notions entre elles, des notions avec les questions et avec l’étude des œuvres relève, dans le cadre du programme, des choix philosophiques et pédagogiques de l’enseignant.
La condition humaine
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Le savoir
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L’agir
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Questions d’approfondissement
Les questions correspondent chacune à un ensemble structuré de problèmes fortement ancrés dans les traditions philosophiques, et qui participent du processus par lequel le monde contemporain prend conscience de lui-même et des interrogations qu’il suscite.
La liste de questions ne prescrit aucun ordre de traitement, ni n’exclut que le cours s’organise, en partie ou en totalité, selon d’autres ensembles de problèmes ; il est tout à fait concevable que telle ou telle de ces questions, qui définissent des directions d’approfondissement sans prescrire la substance de l’enseignement, ne donne pas lieu à un traitement thématique, mais soit prise en considération de façon différenciée à divers moments du travail de la classe. Simplement, l’organisation du cours, qui relève de la liberté et de l’initiative du professeur, devra aussi manifester la spécificité de chacune des questions inscrites au programme et faire en sorte que l’apprentissage d’une réflexion philosophique autonome et critique permette à l’élève de s’orienter dans ces domaines de pensée.
La maîtrise de la nature
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Liberté politique et justice sociale
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Religion et rationalité
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Auteurs
La liste des auteurs a une double fonction : d’une part, elle détermine l’ensemble d’où devront être tirés les textes proposés à l’écrit du baccalauréat ; elle indique, d’autre part, les auteurs dont les œuvres, étudiées en classe, seront à l’oral objet d’interrogation. L’étude de ces œuvres, dont le choix est laissé à l’appréciation du professeur, peut être conçue comme un approfondissement de telle ou telle partie du cours en rapport avec les notions et les questions figurant au programme.
Les œuvres, étudiées de façon suivie, pourront l’être soit en totalité, soit par parties significatives, pourvu que celles-ci aient une certaine ampleur, forment un tout et présentent un caractère de continuité.
Deux œuvres au minimum seront étudiées en série L, choisies dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine).
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Thomas d ’Aquin ; Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty. |
• Série économique et sociale
Notions
La condition humaine
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Le savoir
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L’agir
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Questions d’approfondissement
La maîtrise de la nature
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Liberté politique et justice sociale
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Auteurs
Une œuvre au minimum sera étudiée en série ES ; si le professeur choisit de faire étudier plus d’une œuvre, elles seront choisies dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine).
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Thomas d ’Aquin ; Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty. |
• Série scientifique
Notions
La condition humaine
|
Le savoir
|
L’agir
|
Questions d’approfondissement
La maîtrise de la nature
|
Liberté politique et justice sociale
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Auteurs
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Thomas d ’Aquin ; Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty. |
Projet Renaut pour les voies technologiques (juin 2000)
Avant sa dissolution, le GTD présidé par Alain Renaut avait fait part des premiers résultats de ses travaux – qui n’ont pas été rendus publics et que nous ne mentionnons ici qu’à titre indicatif et pour comparaison.
Le projet de programme du GTD d’Alain Renaut se présentait de la façon suivante :
Qui sommes-nous ?
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Que pouvons-nous attendre de la science ?
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Comment vivre ?
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Projet Fichant 1 pour les voies générales (mars 2002)
(Projet soumis à consultation.)
I. Présentation
I. 1. Dans toutes les classes terminales, l’enseignement de la philosophie doit favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice du jugement, en lui donnant une culture philosophique initiale et les moyens de la mettre en œuvre.
La formation philosophique élémentaire vise ainsi à développer chez les élèves, par l’acquisition de savoirs et la maîtrise de la réflexion, une conscience critique du monde qui est le nôtre.
Par les connaissances qu’il dispense, l’enseignement de la philosophie ne se propose pas d’abord de fournir les matériaux d’une information, mais de contribuer à la compréhension du réel. Par l’exercice méthodique de la réflexion, il contribue de même à l’instruction pratique d’un citoyen éclairé.
Il a pour fin de former les élèves à la liberté, et d’abord à une liberté de réflexion.
I. 2. Dans les classes terminales conduisant aux baccalauréats des séries générales, les programmes se composent d’une liste de notions et d’une liste d’auteurs.
Ces deux éléments seront étudiés conjointement, de manière à respecter l’unité et la cohérence du programme. Ils définissent un cadre général à l’intérieur duquel le professeur possède l’entière liberté du choix des
modalités de construction et d’organisation de son cours.
Les notions philosophiques étudiées dans les classes terminales sont nécessairement élémentaires. L’enseignement philosophique a ainsi pour tâche première de prendre pour objet les éléments communs de pensée, avec lesquels tout homme, en deçà d’une formation philosophique élaborée, entretient une relation vivante, dans ses jugements comme dans ses discours et dans ses actes. A son niveau d’initiation, il s’en propose l’élaboration critique par la problématisation et la conceptualisation des notions. A cette fin, le professeur choisit de poser et de traiter, avec le concours actif des élèves, les problèmes qui détermineront l’examen rigoureux des notions du programme par les relations qu’ils établissent entre elles.
Les notions peuvent être interrogées à la faveur du commentaire d’une œuvre ; le commentaire d’une ouvre peut à son tour être développé à partir d’une interrogation sur une notion ou sur un ensemble de notions. Le professeur déterminera en toute liberté la démarche qui lui paraîtra le mieux correspondre aux exigences de son cours.
La liste des notions et celle des auteurs ne proposent pas un champ indéterminé de sujets de débats ouverts et extensibles à volonté. Elles n’imposent pas non plus un inventaire supposé complet de thèmes d’étude que l’élève pourrait maîtriser du dehors par l’acquisition de connaissances spéciales, soit en histoire de la philosophie, soit en tout autre domaine du savoir. Elles doivent être exploitées comme des instruments dont l’usage, tout en requérant l’acquisition de connaissances rationnelles et l’appropriation du sens des textes philosophiques, vise à l’apprentissage autonome de la réflexion philosophique.
II.1. Notions
Les contraintes propres à l’enseignement de la philosophie dans les classes terminales des séries générales excluent toute visée encyclopédique. Il ne saurait être question de résumer ou de condenser le tout de la philosophie en quelques notions. Le choix d’un nombre restreint de notions n’a d’autre principe que d’identifier les plus communes et les mieux partagées. En outre, les notions retenues doivent constituer un ensemble suffisamment cohérent et homogène pour que leur traitement fasse toujours ressortir leurs liens organiques.
La liste de notions est présentée sous trois titres : la condition humaine, le savoir, l’agir. Ces titres, pas plus que les autres notions, ne constituent, dans l’économie du cours élaboré par le professeur, des têtes de chapitre. La présence d’une notion sous l’un de ces titres n’interdit pas non plus que tout ou partie des développements qui lui seront consacrés soit conduit au sein d’un autre groupement. L’articulation des notions entre elles et avec l’étude des ouvres relève ainsi entièrement des choix philosophiques et pédagogiques du professeur. Il faut et il suffit que toutes les notions soient examinées.
II.1.1. Série littéraire
La condition humaine
|
Le savoir
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L’agir
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II.1.2. Série économique et sociale
La condition humaine
|
Le savoir
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L’agir
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II.1.3. Série scientifique
La condition humaine
|
Le savoir
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L’agir
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II.2. Auteurs
Cette liste détermine l’ensemble dans lequel seront choisis d’une part les textes proposés à l’épreuve écrite du baccalauréat, et d’autre part ceux étudiés en cours d’année que l’élève présentera, le cas échéant, à l’épreuve orale. L’étude des œuvres, dont le choix est laissé à l’appréciation du professeur, peut être conçue comme un approfondissement du cours en rapport avec les notions figurant au programme.
Bien entendu, le professeur peut toujours utiliser dans son enseignement des écrits d’auteurs qui ne figurent pas sur cette liste.
Les œuvres, étudiées de façon suivie, pourront l’être soit en totalité, soit par parties significatives, pourvu que celles-ci aient une certaine ampleur, forment un tout et présentent un caractère de continuité.
Deux œuvres au minimum en série L, une au minimum dans les séries ES et S seront étudiées. Dans tous les cas où plusieurs ouvres seront étudiées, elles seront choisies dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine). L’œuvre ou l’une au moins des œuvres choisies sera de l’un des auteurs dont le nom est précédé d’un astérisque
*Platon ; *Aristote ; *Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; *Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; *Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; *Descartes ; *Pascal ; *Spinoza ; Locke ; Malebranche ; *Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; *Hume ; *Rousseau ; Diderot ; *Kant. |
*Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; *Marx ; *Nietzsche ; Freud ; Husserl ; *Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; *Heidegger ; *Wittgenstein ; Popper ; *Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault. |
III. Apprentissage de la réflexion philosophique.
L’enseignement de la philosophie doit former les élèves à la réflexion, à l’analyse et à l’argumentation philosophiques. La maîtrise de ces démarches apparaît comme la garantie de l’autonomie de la pensée.
A cet effet, l’effort doit porter, dans le cadre d’une initiation à la philosophie, sur l’appropriation d’un ensemble d’exigences de base. La dissertation et l’explication de texte sont les formes de discours écrit les plus appropriées pour évaluer le travail de l’élève de la classe de philosophie. Elles permettent de former, d’exercer et de vérifier la capacité de l’élève à utiliser les concepts élaborés, les réflexions développées et les connaissances acquises dans le cadre de l’étude des notions. Ces concepts, ces réflexions et ces connaissances doivent être pour lui un appui dans le traitement du problème qu’il lui appartient de formuler de manière personnelle, à partir de la question posée.
Dissertation et explication de texte ne sont donc pas des exercices sans règle, au cours desquels il reviendrait à chacun de s’abandonner à l’inspiration du moment, sans que le travail antérieurement accompli ait la moindre influence sur le résultat de l’épreuve ; mais leur maîtrise ne saurait non plus se réduire à celle d’un ensemble de recommandations formelles. Elle s’acquiert par l’exercice et à l’aide d’exemples. L’agencement même du cours du professeur doit permettre aux élèves de développer un ensemble de capacités indispensables au travail de dissertation et d’explication de texte, qui seront aussi sollicitées lors des interventions orales des élèves. Ce sont elles qui seront appréciées à l’examen, tant à l’écrit que dans le cadre des épreuves du second groupe.
Sans qu’il y ait lieu d’en donner une énumération exhaustive, on insistera sur l’acquisition de capacités présupposées ou mobilisées dans le travail philosophique, sous sa forme écrite ou orale : introduire à un problème, construire ou analyser un raisonnement, apprécier la valeur d’un argument, exposer et discuter une thèse pertinente par rapport à un problème bien défini, rechercher un exemple illustrant un concept ou une difficulté, établir ou restituer une transition entre deux idées, élaborer une conclusion.
Progresser dans ces démarches demande par ailleurs que soient acquises un certain nombre de normes générales du travail intellectuel, telles que l’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple possible, celle de n’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi, celle de distinguer les différents sens d’un mot lorsque le raisonnement que l’on conduit repose sur lui, etc. Ces normes sont élémentaires, mais les faire acquérir est le moyen non seulement d’améliorer les résultats des élèves aux exercices scolaires qui leur sont demandés, mais aussi de favoriser la clarification durable de leur pensée.
Projet Fichant 2 pour les voies générales (mai 2002)
Projet amendé après consultation, contesté par le CNP et le CSE, et refusé par le Ministre.
Les modifications par rapport au projet précédent apparaissent en italique.
NOTIONS
Série littéraire
La condition humaine
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Le savoir
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L’agir
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Série économique et sociale
La condition humaine
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Le savoir
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L’agir
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Série scientifique
La condition humaine
|
Le savoir
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L’agir
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AUTEURS
*Platon ; *Aristote ; *Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; *Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; *Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; *Hobbes ; *Descartes ; *Pascal ; *Spinoza ; Locke ; Malebranche ; *Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; *Hume ; *Rousseau ; Diderot ; *Kant. |
*Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; *Marx ; *Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; *Husserl ; *Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; *Heidegger ; *Wittgenstein ; Popper ; *Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault. |
Annexe : Note de présentation de la version finale
La consultation des professeurs sur le projet de programme d’enseignement de la Philosophie en classes terminales des Séries générales a permis de constater une approbation largement majoritaire de la conception d’ensemble du texte.
Dans ces conditions, le Groupe d’experts, pour tenir compte des avis exprimés dans cette consultation, n’avait pas à apporter de modifications essentielles à son projet.
Les titres I, II.1. et III du texte, massivement approuvés, restent donc inchangés.
Dans le cadre de l’assentiment global donné à un programme constitué de notions, excluant tout couplage (conformément à la recommandation de la Commission Nationale de suivi), les remarques critiques, comme on pouvait s’y attendre, ont porté sur la présence ou l’absence de telle ou telle notion.
Pour faire droit à nombre d’entre elles, sans pour autant remettre en cause l’économie et la cohérence de l’ensemble, et en se refusant à tout alourdissement, le Groupe d’experts a systématiquement éliminé dans toutes les séries l’item la connaissance scientifique, qui apparaissait comme un pseudo-titre ou sous-titre redondant, dont le contenu réel est distribué dans les autres notions groupées sous le titre Le savoir. En conséquence, il a ajouté au programme de la série ES la démonstration. Il a reconnu le bien-fondé de la demande de faire figurer la religion et la technique dans le programme de la série S. Enfin, il a renforcé la référence au domaine moral dans le programme de la série S en y adjoignant le bonheur (et en en écartant le travail, pour éviter de l’alourdir).
On observe qu’un pourcentage oscillant, selon les académies, de 10 à 20 pour cent des professeurs ayant participé à la consultation a manifesté des réserves devant l’introduction de notions nouvelles, principalement : la matière, l’esprit, l’interprétation. Le Groupe d’experts n’a pas voulu remettre en cause ce qui constitue l’une des originalités de son projet, au risque du reste de susciter une proportion au moins égale de désaccords. Il rappelle que c’est l’abandon de la formulation très générale de « sciences de la nature et sciences de l’homme » figurant dans le programme du 12 juillet 2001 qui l’a conduit à baliser le champ de la philosophie des sciences par la séquence des notions de matière, de vivant et d’esprit. Bien évidemment, les réflexions sur les sciences humaines peuvent aussi trouver légitimement leur place dans les développements portant sur l’inconscient, le langage, la culture, le travail, l’histoire, la société. De même, la coexistence de la notion d’interprétation avec celles d’expérience et de démonstration rend possible des comparaisons méthodologiques entre les différentes sciences. Enfin, la notion d’esprit permet de lier une approche épistémologique ou cognitive à des thèmes métaphysiques à la fois traditionnels et actuels.
S’agissant enfin des auteurs, le nouvel élargissement de la liste a été approuvé, de même que le recours aux astérisques. Sur ce point, le Groupe d’experts rappelle que cette distinction ne prétend en aucune façon désigner les auteurs méritant plus que d’autres de figurer dans un illusoire panthéon de la philosophia perennis, mais vise uniquement à restreindre le choix de l’œuvre ou de l’une au moins des œuvres présentées par le candidat à l’épreuve orale du baccalauréat. L’attribution des astérisques n’est donc guidée que par des considérations pragmatiques et par la constatation de la pratique la plus ordinairement répandue.
Au vu des suggestions relevées dans la consultation, le nom de Durkheim a été ajouté à la liste des auteurs. Deux astérisques supplémentaires ont été attribués à Hobbes et à Husserl. Il n’y a pas lieu de tenir compte de quelques demandes de suppression de noms de la liste ou d’astérisques devant certains noms, puisqu’aussi bien la liste est assez longue et variée, et les astérisques assez nombreux, pour que nul ne puisse trouver en cela quelque contrainte que ce soit.
Projet Fichant 3 pour les voies générales (décembre 2002)
(Projet soumis à consultation, qui donnera, après modifications, le programme actuellement en vigueur.)
I. Présentation
I. 1. L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. Ces deux finalités sont substantiellement unies. Une culture n’est proprement philosophique que dans la mesure où elle se trouve constamment investie dans la position des problèmes et dans l’essai méthodique de leurs formulations et de leurs solutions possibles ; l’exercice du jugement n’a de valeur que pour autant qu’il s’applique à des contenus déterminés et qu’il est éclairé par les acquis de la culture.
La culture philosophique à acquérir durant l’année de terminale repose elle-même sur la formation scolaire antérieure, dont l’enseignement de la philosophie mobilise de nombreux éléments, notamment pour la maîtrise de l’expression et de l’argumentation, la culture littéraire et artistique, les savoirs scientifiques et la connaissance de l’histoire. Ouvert aux acquis des autres disciplines, cet enseignement vise dans l’ensemble de ses démarches à développer chez les élèves l’aptitude à l’analyse, le goût des notions exactes et le sens de la responsabilité intellectuelle. Il contribue ainsi à former des esprits autonomes, avertis de la complexité du réel et capables de mettre en œuvre une conscience critique du monde contemporain.
Dispensé durant une seule année, à la fin du cycle secondaire, et sanctionné par les épreuves d’un examen national, l’enseignement de la philosophie en classes terminales présente un caractère élémentaire qui exclut par principe une visée encyclopédique. Il ne saurait être question d’examiner dans l’espace d’une année scolaire tous les problèmes philosophiques que l’on peut légitimement poser, ou qui se posent de quelque manière à chaque homme sur lui-même, sur le monde, sur la société, etc. Il ne peut pas non plus s’agir de survoler toutes les étapes de l’histoire de la philosophie, ni de parcourir toutes les orientations doctrinales qui s’y sont élaborées. Il convient donc d’indiquer clairement à la fois les thèmes sur lesquels porte l’enseignement et les compétences que les élèves doivent acquérir pour maîtriser et exploiter ce qu’ils ont appris. Le programme délimite ainsi le champ d’étude commun aux élèves de chaque série.
I. 2. Dans les classes terminales conduisant aux baccalauréats des séries générales, les programmes se composent d’une liste de notions et d’une liste d’auteurs. Les notions définissent les champs de problèmes abordés dans l’enseignement, et les auteurs fournissent les textes, en nombre limité, qui font l’objet d’une étude suivie.
Ces deux éléments seront traités conjointement, de manière à respecter l’unité et la cohérence du programme. C’est dans leur étude que seront acquises et développées les compétences définies au Titre III ci-dessous. Les notions peuvent être interrogées à la faveur du commentaire d’une œuvre ; le commentaire d’une œuvre peut à son tour être développé à partir d’une interrogation sur une notion ou sur un ensemble de notions. Le professeur déterminera la démarche qui lui paraîtra le mieux correspondre aux exigences de son cours et aux besoins de ses élèves.
La liste des notions et celle des auteurs ne proposent pas un champ indéterminé de sujets de débats ouverts et extensibles à volonté. Elles n’imposent pas non plus un inventaire supposé complet de thèmes d’étude que l’élève pourrait maîtriser du dehors par l’acquisition de connaissances spéciales, soit en histoire de la philosophie, soit en tout autre domaine du savoir. Elles déterminent un cadre pour l’apprentissage de la réflexion philosophique, fondé sur l’acquisition de connaissances rationnelles et l’appropriation du sens des textes.
II.1. Notions et repères.
Le choix d’un nombre restreint de notions n’a d’autre principe que d’identifier les plus communes et les mieux partagées. Les notions retenues doivent constituer un ensemble suffisamment cohérent et homogène pour que leur traitement fasse toujours ressortir leurs liens organiques de dépendance et d’association. En outre, la spécification des listes de notions propres au programme de chaque série tient compte non seulement de l’horaire dévolu à l’enseignement de la philosophie, mais aussi des connaissances acquises par les élèves dans les autres disciplines. Enfin, l’intelligence et le traitement des problèmes que les notions permettent de poser doivent être guidés par un certain nombre de repères explicites.
II.1.1. Notions.
Dans toutes les séries, la liste des notions s’articule à partir de cinq champs de problèmes, eux-mêmes désignés par des notions, isolées ou couplées, qui orientent les directions fondamentales de la recherche. Ces cinq notions ou couples de notions occupent la première colonne des tableaux ci-dessous.
La deuxième colonne présente les principales notions, isolées ou couplées, dont le traitement permet de spécifier et de déterminer, par les relations qu’il établit entre elles, les problèmes correspondant à ces divers champs.
La présentation de certaines notions en couple n’implique aucune orientation doctrinale définie. De même que la mise en correspondance des notions de la deuxième colonne à celles de la première, elle vise uniquement à mettre en évidence une priorité dans l’ordre des problèmes que ces notions permettent de formuler.
Les notions figurant dans l’une et l’autre colonnes ne constituent pas nécessairement, dans l’économie du cours élaboré par le professeur, des têtes de chapitre. L’ordre dans lequel les notions sont abordées, leur articulation entre elles et avec l’étude des œuvres, relèvent des choix philosophiques et pédagogiques du professeur, pourvu que toutes soient examinées. Le professeur mettra en évidence la complémentarité des traitements dont une même notion aura pu être l’objet dans des moments distincts de son enseignement.
II.1.2. Repères.
L’étude méthodique des notions est précisée et enrichie par des repères auxquels le professeur fait référence dans la conduite de son enseignement. Il y a lieu de les formuler explicitement, pour en faciliter l’appropriation par les élèves. Ceux dont l’usage est le plus constant et le plus formateur sont répertoriés, par ordre alphabétique, sous chaque tableau.
Chacun de ces repères présente deux caractéristiques : il s’agit, d’une part, de distinctions lexicales opératoires en philosophie, dont la reconnaissance précise est supposée par la pratique et la mise en forme d’une pensée rigoureuse, et, d’autre part, de distinctions conceptuelles accréditées dans la tradition et, à ce titre, constitutives d’une culture philosophique élémentaire.
Les distinctions ainsi spécifiées présentent un caractère opératoire et, à des degrés variables, transversal, qui permet de les mobiliser progressivement, en relation avec l’examen des notions et l’étude des œuvres, ainsi que dans les divers exercices proposés aux élèves. Par exemple, la distinction cause-fin peut être impliquée dans l’examen des notions de vérité, d’histoire, de liberté, d’interprétation, de vivant, ou la distinction idéal-réel peut intervenir dans celui des notions d’art, de religion, de liberté, de bonheur, etc.
C’est aussi pourquoi ces repères ne feront en aucun cas l’objet d’un enseignement séparé ni ne constitueront des parties de cours ; le professeur déterminera à quelles occasions et dans quels contextes il en fera le mieux acquérir par les élèves l’usage pertinent, qui ne saurait se réduire à un apprentissage mécanique de définitions.
Les sujets donnés à l’épreuve écrite du baccalauréat porteront sur les notions (colonnes 1 et 2) et sur les problèmes qu’elles permettent de poser (l’un des sujets le faisant au travers d’une explication de texte). La structure du programme autorise que ces sujets puissent recouper divers champs, pourvu qu’ils présentent un caractère élémentaire et qu’au moins une des notions du programme soit clairement identifiable par l’élève dans leur formulation. Ils ne prendront pas directement pour objet les distinctions figurant dans la liste des repères (ce qui n’exclut pas, bien entendu, qu’elles soient utilisées dans leur formulation) ; la maîtrise de ces distinctions permettra au candidat de mieux comprendre le sens et la portée d’un problème et de construire sa réflexion pour le traiter.
II.1.3. Série littéraire
Notions :
Le sujet |
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La nature et la culture |
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La connaissance et la raison |
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La société |
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La morale |
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Repères :
Absolu / relatif ; Abstrait / concret ; Actuel / virtuel ; Analyse / synthèse ; Cause / fin ; Contingent / nécessaire / possible ; Croire / savoir ; Essentiel / accidentel ; Expliquer / comprendre ; Fait / norme ; Formel / matériel ; Genre / espèce / individu ; Idéal / réel ; Identité / différence ; Intuitif / discursif ; Légal / légitime ; Médiat / immédiat ; Objectif / subjectif ; Obligation / contrainte ; Origine / fondement ; Persuader / convaincre ; Ressemblance / analogie ; Principe / conséquence ; Transcendant / immanent ; Universel / général / particulier / singulier. |
II.1.4. Série économique et sociale
Notions :
Le sujet |
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La nature et la culture |
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La connaissance et la raison |
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La société |
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La morale |
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Repères :
Absolu / relatif ; Abstrait / concret ; Actuel / virtuel ; Analyse / synthèse ; Cause / fin ; Contingent / nécessaire / possible ; Croire / savoir ; Essentiel / accidentel ; Expliquer / comprendre ; Fait / norme ; Formel / matériel ; Genre / espèce / individu ; Idéal / réel ; Identité / différence ; Intuitif / discursif ; Légal / légitime ; Médiat / immédiat ; Objectif / subjectif ; Obligation / contrainte ; Origine / fondement ; Persuader / convaincre ; Ressemblance / analogie ; Principe / conséquence ; Transcendant / immanent ; Universel / général / particulier / singulier. |
II.1.4. Série scientifique
Notions :
Le sujet |
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La nature et la culture |
|
La connaissance et la raison |
|
La société |
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La morale |
|
Repères :
Absolu / relatif ; Abstrait / concret ; Actuel / virtuel ; Analyse / synthèse ; Cause / fin ; Contingent / nécessaire / possible ; Croire / savoir ; Essentiel / accidentel ; Expliquer / comprendre ; Fait / norme ; Formel / matériel ; Genre / espèce / individu ; Idéal / réel ; Identité / différence ; Intuitif / discursif ; Légal / légitime ; Médiat / immédiat ; Objectif / subjectif ; Obligation / contrainte ; Origine / fondement ; Persuader / convaincre ; Ressemblance / analogie ; Principe / conséquence ; Transcendant / immanent ; Universel / général / particulier / singulier. |
II.2. Auteurs
L’étude d’œuvres des auteurs majeurs est un élément constitutif de toute culture philosophique. Il ne s’agit pas, au travers d’un survol historique, de recueillir une information factuelle sur des doctrines ou des courants d’idées, mais bien d’enrichir la réflexion de l’élève sur les problèmes philosophiques par une connaissance directe de leurs formulations et de leurs développements les plus authentiques. C’est pourquoi le professeur ne dissociera pas l’explication et le commentaire des textes du traitement des notions figurant au programme.
Deux œuvres au moins en série L, une au moins dans les séries ES et S seront étudiées. L’œuvre ou l’une au moins des œuvres choisies sera de l’un des auteurs dont le nom est précédé d’un astérisque. Les textes ainsi étudiés en cours d’année sont aussi ceux que l’élève présentera, le cas échéant, à l’épreuve orale du baccalauréat.
Dans tous les cas où plusieurs œuvres seront étudiées, elles seront prises dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine).
Pour que cette étude soit pleinement instructive, les œuvres retenues feront l’objet d’un commentaire suivi, soit dans leur intégralité, soit au travers de parties significatives, pourvu que celles-ci aient une certaine ampleur, forment un tout et présentent un caractère de continuité. Bien entendu, le professeur peut aussi utiliser pour les besoins de son enseignement des extraits d’écrits dont les auteurs ne figurent pas sur cette liste.
*Platon ; *Aristote ; *Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; *Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; *Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. |
*Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; *Hobbes ; *Descartes ; *Pascal ; *Spinoza ; Locke ; Malebranche ; *Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; *Hume ; *Rousseau ; Diderot ; *Kant. |
*Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; *Marx ; *Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; *Husserl ; *Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; *Heidegger ; *Wittgenstein ; Popper ; *Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault. |
III. Apprentissage de la réflexion philosophique
Les formes de discours écrit les plus appropriées pour évaluer le travail des élèves en philosophie sont la dissertation et l’explication de texte.
La dissertation est l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée. A partir d’une première définition de l’intérêt de cette question et du ou des problèmes qui s’y trouvent impliqués, l’élève développe une suite d’analyses correspondant à ces problèmes, analyses nourries d’exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition.
L’explication de texte s’attache à dégager les enjeux philosophiques et la démarche caractéristique d’un texte de longueur restreinte. En interrogeant de manière systématique la lettre de ce texte, elle précise le sens et la fonction conceptuelle des termes employés, met en évidence les éléments implicites du propos et décompose les moments de l’argumentation, sans jamais séparer l’analyse formelle d’un souci de compréhension de fond, portant sur le problème traité par le texte et sur l’intérêt de la position philosophique construite et assumée par l’auteur.
Dissertation et explication de texte sont deux exercices complets, qui reposent d’abord sur l’acquisition d’un certain nombre de normes générales du travail intellectuel, telles que l’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple et la plus nuancée possible, celle de n’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi, celle de préciser le sens d’un mot lorsque seule une partie de celui-ci est pertinente pour le raisonnement que l’on conduit, etc. Ils permettent de former, d’exercer et de vérifier la capacité de l’élève à utiliser les concepts élaborés et les réflexions développées, ainsi qu’à transposer dans un travail philosophique personnel et vivant les connaissances acquises par l’étude des notions et des œuvres. La maîtrise des distinctions contenues dans la liste des repères (II.1.2) aide l’élève à analyser et à comprendre les sujets et les textes proposés à la réflexion et à construire un propos conceptuellement organisé.
Les exigences associées à ces exercices, tels qu’ils sont proposés et enseignés en classe terminale, ne portent donc ni sur des règles purement formelles, ni sur la démonstration d’une culture et d’une capacité intellectuelle hors de portée. Elles se ramènent aux exigences élémentaires de l’exercice de la réflexion, et à la demande faite à l’élève d’assumer de manière personnelle et entière la responsabilité de la construction et du détail de son propos. Les capacités à mobiliser reposent largement sur les acquis de la formation scolaire antérieure : elles consistent principalement à introduire à un problème, à construire ou analyser un raisonnement, à apprécier la valeur d’un argument, à exposer et discuter une thèse pertinente par rapport à un problème bien défini, rechercher un exemple illustrant un concept ou une difficulté, à établir ou restituer une transition entre deux idées, à élaborer une conclusion. Elles sont régulièrement développées et vérifiées au cours de l’année scolaire, que ce soit sous forme écrite ou sous forme orale, dans le cadre de devoirs complets ou d’exercices préparatoires correspondant particulièrement à l’une ou l’autre d’entre elles.
Il n’y a pas lieu de fournir une liste exhaustive des démarches caractéristiques du travail philosophique, ni par conséquent une définition limitative des conditions méthodologiques de leur assimilation. L’agencement du cours du professeur doit lui-même donner l’exemple de ces diverses démarches, exemple dont l’élève pourra s’inspirer dans les développements qu’il aura à construire et dans l’approche des textes qu’il aura à expliquer. En même temps qu’il appartient au professeur d’illustrer ces démarches, il lui appartient de faire percevoir aux élèves le bénéfice qui y est associé, non seulement pour l’amélioration de leurs résultats scolaires, mais plus généralement, pour la maîtrise de leur propre pensée et pour son expression la plus claire et convaincante.
Projet Fichant 1 pour les voies technologiques (mars 2002)
(Projet soumis à consultation.)
I. Présentation
I. 1. Dans toutes les classes terminales, l’enseignement de la philosophie a pour fin de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice du jugement, en lui donnant les éléments d’une culture philosophique initiale et les moyens de la mettre en œuvre.
I. 2. La réalisation de cet objectif dans les classes des séries technologiques comporte des conditions particulières de réussite. L’une d’elle est la reconnaissance du fait que les professeurs y dispensent leur enseignement dans des situations en partie spécifiques.
En effet, les élèves ont souvent développé des compétences particulières dans les disciplines technologiques qu’ils ont pratiquées avant leur arrivée en classe terminale, mais elles restent pour eux bien souvent dissociées de ce qu’ils sont à même d’investir dans les disciplines d’enseignement général. Leur rapport à la langue, et notamment à la langue écrite, oppose une difficulté spécifique à leur accès à la réflexivité philosophique, sous les formes que celle-ci a prises dans notre tradition.
C’est pourquoi le professeur doit trouver les médiations, les exercices et les modes de participation sans lesquels les élèves ne sont pas mis en mesure de s’approprier réellement le travail sur les problèmes philosophiques et la lecture des textes. A cette occasion, il est amené à s’interroger sur la possibilité d’articuler les compétences spécifiques des élèves avec la réflexion philosophique. Pour les apprentissages requis par l’exercice de la dissertation, de l’exposé oral et de l’étude des textes, il a été et il reste souvent indispensable d’inventer des formes de travail avec les élèves qui ne s’en tiennent pas au seul cadre de la leçon. Elles doivent être partagées et mises en patrimoine dans un retour continu d’expériences. Ce travail pédagogique, auquel l’enseignement philosophique doit de maintenir sa fonction dans les séries technologiques, sera légitimé et encouragé dans la mise en œuvre du présent programme.
II. Programme
Le programme se compose d’une liste de notions et d’une liste d’auteurs. Ces deux éléments seront étudiés conjointement.
Les notions philosophiques étudiées dans un enseignement propre aux classes terminales sont nécessairement élémentaires. Les mots qui les désignent appartiennent au langage ordinaire et expriment quelques-uns des " lieux communs " les plus fondamentaux de la pensée et du discours : ce caractère commun permet que s’y rencontrent l’intelligence qu’en a le professeur et celle qu’en a l’élève. L’usage partagé de ces mêmes mots, fût-il d’abord fruste ou trivial, ou même tenu pour erroné, rend possible la communication pédagogique qui sert à l’instauration d’un cours de philosophie.
L’enseignement philosophique a ainsi pour tâche première de prendre pour objet les éléments communs de pensée, avec lesquels tout homme, en deçà d’une formation philosophique élaborée, entretient une relation vivante, dans ses jugements comme dans ses discours et dans ses actes. A son niveau d’initiation, il s’en propose l’élaboration critique par la problématisation et la conceptualisation des notions. A cette fin, le professeur choisit de poser et de traiter, avec le concours actif des élèves, les problèmes qui détermineront l’examen rigoureux des notions du programme par les relations qu’ils établissent entre elles.
La liste des notions et celle des auteurs ne proposent pas un champ indéterminé de sujets de débats ouverts et extensibles à volonté. Elles n’imposent pas non plus un inventaire supposé complet de thèmes d’étude que l’élève pourrait maîtriser du dehors par l’acquisition de connaissances spéciales, soit en histoire de la philosophie, soit en tout autre domaine du savoir. Elles doivent être exploitées comme des instruments dont l’usage, tout en requérant l’acquisition de connaissances rationnelles et l’appropriation du sens des textes philosophiques, vise à l’apprentissage autonome de la réflexion philosophique.
II.1. Notions
Les contraintes propres à l’enseignement de la philosophie dans les classes terminales, et notamment l’horaire réduit dont il dispose dans les séries technologiques, excluent toute visée encyclopédique. Il ne saurait être question de résumer ou condenser le tout de la philosophie en quelques notions. Le choix d’un nombre forcément limité de notions n’a d’autre principe que d’identifier les plus communes et les mieux partagées, dans lesquelles se réalise le plus universellement, et en dehors de toute spécialisation, la rencontre entre les interrogations que tout homme est à même de formuler pour son propre compte et les diverses modalités que la philosophie a développées pour en approfondir l’examen. Les notions retenues doivent constituer un ensemble suffisamment cohérent et homogène pour que leur traitement fasse toujours ressortir leurs liens organiques.
Les notions répertoriées sur la liste suivante ne constituent pas des titres de chapitres successifs et distincts. Elles indiquent les directions dans lesquelles la recherche et la réflexion sont invitées à s’engager. Leur énumération n’impose aucun ordre obligatoire à leur étude : il faut et il suffit qu’elles soient toutes examinées.
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II.2. Auteurs
La liste des auteurs a une double fonction : d’une part, elle détermine l’ensemble d’où devront être tirés les textes proposés à l’écrit du baccalauréat ; elle indique, d’autre part, les auteurs dont les œuvres, étudiées en classe, seront à l’oral objet d’interrogation. L’étude des textes, dont le choix est laissé à l’appréciation du professeur, sera adaptée à l’horaire de la classe. Elle ne prendra pas nécessairement la forme d’une analyse suivie et systématique d’œuvres.
Bien entendu, le professeur peut toujours utiliser dans son enseignement des écrits d’auteurs qui ne figurent pas sur cette liste.
Les textes présentés par l’élève à l’oral du baccalauréat seront choisis dans les œuvres des auteurs dont le nom est précédé d’un astérisque.
*Platon ; *Aristote ; *Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; *Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; *Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Hobbes ; *Descartes ; *Pascal ; *Spinoza ; Locke ; Malebranche ; *Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; *Hume ; *Rousseau ; Diderot ; *Kant. |
*Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Stuart Mill ; Kierkegaard ; *Marx ; *Nietzsche ; Freud ; Husserl ; *Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; *Heidegger ; *Wittgenstein ; Popper ; *Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault. |
Projet Fichant 2 pour les voies technologiques (mai 2002)
(Projet amendé après consultation, contesté par le CNP et le CSE, et refusé par le Ministre.)
Seule la liste de notions a été changée et réduite comme suit :
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Projet Fichant 3 pour les voies technologiques (décembre 2004)
(Projet soumis à consultation, qui donnera, après modifications, le programme actuellement en vigueur.)
I. Présentation
I. 1. L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. Ces deux finalités sont substantiellement unies. Une culture n’est proprement philosophique que dans la mesure où elle se trouve constamment investie dans la position des problèmes et dans l’essai méthodique de leurs formulations et de leurs solutions possibles ; l’exercice du jugement n’a de valeur que pour autant qu’il s’applique à des contenus déterminés et qu’il est éclairé par les acquis de la culture.
La culture philosophique à acquérir durant l’année de terminale repose elle-même sur la formation scolaire antérieure, dont l’enseignement de la philosophie mobilise de nombreux éléments, notamment pour la maîtrise de l’expression et de l’argumentation, la culture littéraire, les savoirs dispensés dans les disciplines professionnelles et scientifiques et la connaissance de l’histoire. Ouvert aux acquis des autres disciplines, cet enseignement vise dans l’ensemble de ses démarches à développer chez les élèves l’aptitude à l’analyse, le goût des notions exactes et le sens de la responsabilité intellectuelle. Il contribue ainsi à former des esprits autonomes, avertis de la complexité du réel et capables de mettre en œuvre une conscience critique du monde contemporain.
Dispensé durant une seule année, à la fin du cycle secondaire, et sanctionné par les épreuves d’un examen national, l’enseignement de la philosophie en classes terminales présente un caractère élémentaire qui exclut par principe une visée encyclopédique. Il ne saurait être question d’examiner dans l’espace d’une année scolaire tous les problèmes philosophiques que l’on peut légitimement poser, ou qui se posent de quelque manière à chaque homme sur lui-même, sur le monde, sur la société, etc. Il ne peut pas non plus s’agir de parcourir toutes les étapes de l’histoire de la philosophie, ni de répertorier toutes les orientations doctrinales qui s’y sont élaborées. Il convient donc d’indiquer clairement à la fois les thèmes sur lesquels porte l’enseignement et les compétences que les élèves doivent acquérir pour maîtriser et exploiter ce qu’ils ont appris. Le programme délimite ainsi le champ d’étude commun aux élèves des séries technologiques.
I. 2. Dans les classes terminales conduisant aux baccalauréats des séries technologiques, les programmes se composent d’une liste de notions et d’une liste d’auteurs. Les notions définissent les champs de problèmes abordés dans l’enseignement, et les auteurs fournissent les textes, en nombre limité, qui viendront à l’appui de l’analyse des notions et de l’examen des problèmes.
C’est dans cette étude que seront acquises et développées les compétences définies au Titre III ci-dessous. Le professeur déterminera la démarche qui lui paraîtra le mieux correspondre aux exigences de son cours et aux besoins de ses élèves.
La liste des notions et celle des auteurs ne proposent pas un champ indéterminé de sujets de débats ouverts et extensibles à volonté. Elles n’imposent pas non plus un inventaire supposé complet de thèmes d’étude que l’élève pourrait maîtriser du dehors par l’acquisition de connaissances spéciales, soit en histoire de la philosophie, soit en tout autre domaine du savoir. Elles déterminent un cadre pour l’apprentissage de la réflexion philosophique, fondé sur l’acquisition de connaissances rationnelles et l’appropriation du sens des textes.
II.1. Notions et repères.
Le choix d’un nombre restreint de notions n’a d’autre principe que d’identifier les plus communes et les mieux partagées. Les notions retenues doivent constituer un ensemble suffisamment cohérent et homogène pour que leur traitement fasse toujours ressortir leurs liens organiques de dépendance et d’association. L’intelligence et le traitement des problèmes que les notions permettent de poser doivent être guidés par un certain nombre de repères explicites.
II.1.1. Notions.
Cette partie du programme se compose de trois notions capitales, ouvrant trois domaines aux directions fondamentales de la recherche. Ces trois notions occupent la première colonne du tableau ci-dessous.
La deuxième colonne est constituée d’autres notions isolées ou couplées dont le traitement permet de spécifier et de déterminer quelques-uns des problèmes les plus importants correspondant aux trois domaines fondamentaux. La présentation de certaines notions en couple n’implique aucune orientation doctrinale. Elle définit uniquement une priorité dans l’ordre des problèmes que ces notions permettent de formuler.
Les notions figurant dans l’une et l’autre colonnes ne constituent pas nécessairement, dans l’économie du cours élaboré par le professeur, des têtes de chapitre. L’ordre dans lequel elles sont abordées relève de la liberté philosophique et de la responsabilité du professeur, pourvu que tous soient examinées.
II.1.2. Repères.
L’étude méthodique des notions est précisée et enrichie par des repères auxquels le professeur fait référence dans la conduite de son enseignement. Il y a lieu de les formuler explicitement, pour en faciliter l’appropriation par les élèves. Un petit nombre de ceux dont l’usage est le plus constant et le plus formateur sont répertoriés, par ordre alphabétique, sous chaque tableau.
Chacun de ces repères présente deux caractéristiques : il s’agit, d’une part, de distinctions lexicales opératoires en philosophie, dont la reconnaissance précise est supposée par la pratique et la mise en forme d’une pensée rigoureuse, et, d’autre part, de distinctions conceptuelles accréditées dans la tradition et, à ce titre, constitutives d’une culture philosophique élémentaire.
Les distinctions ainsi spécifiées présentent un caractère opératoire et, à des degrés variables, transversal, qui permet de les mobiliser progressivement, en relation avec l’examen des notions et l’étude des œuvres, ainsi que dans les divers exercices proposés aux élèves. Par exemple, Par exemple, la distinction cause/fin peut être impliquée dans l’examen de notions telles que le naturel et l’artificiel, action et passion, etc., ou la distinction persuader/convaincre peut intervenir dans celui de notions telles que la vérité, l’éducation, l’individu et les pouvoirs, etc. C’est aussi pourquoi ces repères ne feront en aucun cas l’objet d’un enseignement séparé ni ne constitueront des parties de cours ; le professeur déterminera à quelles occasions et dans quels contextes il en fera le mieux acquérir par les élèves l’usage pertinent, qui ne saurait se réduire à un apprentissage mécanique de définitions.
Les sujets donnés à l’épreuve écrite du baccalauréat porteront sur les notions (colonnes 1 et 2) et sur les problèmes qu’elles permettent de poser (l’un des sujets le faisant au travers d’une explication de texte assortie de questions). Les sujets présenteront un caractère élémentaire et au moins une des notions du programme sera clairement identifiable par l’élève dans leur formulation. Ils ne prendront pas directement pour objet les distinctions figurant dans la liste des repères (ce qui n’exclut pas, bien entendu, qu’elles soient utilisées dans leur formulation). La maîtrise de ces distinctions permettra au candidat de mieux comprendre le sens et la portée du problème posé et de construire sa réflexion pour le traiter.
Notions :
La culture |
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La vérité |
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La liberté |
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Repères :
Abstrait / concret – Cause/fin – Contingent / nécessaire / possible – En fait / en droit – Expliquer/comprendre – Légal / légitime –Objectif / subjectif – Obligation / contrainte – Persuader / convaincre – Principe/conséquence – En théorie / en pratique – Universel / particulier |
II.2. Auteurs
L’étude de textes choisis dans les œuvres des auteurs majeurs est un élément constitutif de toute culture philosophique, même élémentaire. Il ne s’agit pas, au travers d’un survol historique, de recueillir une information factuelle sur des doctrines ou des courants d’idées, mais bien d’enrichir la réflexion de l’élève sur les problèmes philosophiques par une connaissance directe de leurs formulations et de leurs développements les plus authentiques. C’est pourquoi le professeur ne dissociera pas l’explication et le commentaire de textes du traitement des notions figurant au programme.
L’étude des textes, dont le choix est laissé à l’appréciation du professeur, sera adaptée à l’horaire de la classe. Elle ne prendra pas nécessairement la forme d’une analyse suivie et systématique d’œuvres. Bien entendu, le professeur peut toujours utiliser dans son enseignement des écrits d’auteurs qui ne figurent pas sur cette list
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. |
Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. |
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault. |
III. Apprentissage de la réflexion philosophique
Les formes de discours écrit les plus appropriées pour évaluer le travail des élèves en philosophie sont la dissertation et l’explication de texte. La préparation et la pratique de ces exercices dans les classes terminales des séries technologiques tiennent compte à la fois de l’horaire imparti à l’enseignement de la discipline et de la culture scolaire commune aux élèves de ces séries.
La dissertation est l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée. A partir d’une première définition de l’intérêt de cette question et de la formulation du ou des problèmes qui s’y trouvent impliqués, l’élève développe une analyse suivie et cohérente correspondant à ces problèmes, analyse étayée d’exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition.
L’explication s’attache à dégager les enjeux philosophiques et la démarche caractéristique d’un texte de longueur restreinte. En interrogeant de manière systématique la lettre de ce texte, elle précise le sens et la fonction conceptuelle des termes employés, met en évidence les éléments implicites du propos et décompose les moments de l’argumentation, sans jamais séparer l’analyse formelle d’un souci de compréhension de fond, portant sur le problème traité et sur l’intérêt philosophique de la position construite et assumée par l’auteur.
Dissertation et explication de texte sont deux exercices complets, qui reposent d’abord sur l’acquisition d’un certain nombre de normes générales du travail intellectuel, telles que l’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple et la plus nuancée possible, celle de n’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi, celle de préciser parmi les sens d’un mot celui qui est pertinent pour le raisonnement que l’on conduit, etc. Les deux exercices permettent de former et de vérifier l’aptitude de l’élève à utiliser les concepts élaborés et les réflexions développées, ainsi qu’à transposer dans un travail philosophique personnel et vivant les connaissances acquises par l’étude des notions et des œuvres. La maîtrise des distinctions contenues dans la liste des repères (II.1.2) aide l’élève à analyser et à comprendre les sujets et les textes proposés à la réflexion et à construire un propos conceptuellement organisé.
Les exigences associées à ces exercices, tels qu’ils sont proposés et enseignés en classe terminale, ne portent donc ni sur des règles purement formelles, ni sur la démonstration d’une culture et d’une capacité intellectuelle hors de portée. Elles se ramènent aux conditions élémentaires de la réflexion, et à la demande faite à l’élève d’assumer de manière personnelle et entière la responsabilité de la construction et du détail de son propos. La réflexion menée en classe au titre des diverses parties du programme fournira les occasions de mettre en évidence le sens d’une telle demande et de préciser les conditions dans lesquelles elle peut être satisfaite.
A l’égard de ces mêmes exercices, les capacités à mobiliser reposent largement sur les acquis de la formation scolaire antérieure. Sur le plan méthodologique, elles consistent principalement à introduire à un problème, à mener ou analyser un raisonnement, à apprécier la valeur d’un argument, à exposer et discuter une thèse pertinente par rapport à un problème bien défini, à rechercher un exemple illustrant un concept ou une difficulté, à établir ou restituer une transition entre deux idées, à élaborer une conclusion. Elles sont régulièrement développées et vérifiées au cours de l’année scolaire, que ce soit sous forme écrite ou sous forme orale, dans le cadre de devoirs complets ou d’exercices préparatoires correspondant particulièrement à l’une ou l’autre d’entre elles.
Il n’y a pas lieu de fournir une liste exhaustive des démarches propres au travail philosophique, ni par conséquent une définition limitative des conditions méthodologiques de leur assimilation. Le professeur doit lui-même donner dans l’agencement de son cours l’exemple de ces diverses démarches, exemple dont l’élève pourra s’inspirer dans les développements qu’il aura à construire et dans l’approche des textes qu’il aura à expliquer. Il lui revient en même temps d’en faire percevoir le bénéfice aux élèves, non seulement pour l’amélioration de leurs résultats scolaires, mais plus généralement, pour la maîtrise de leur propre pensée et pour son expression la plus claire et convaincante.