Thèmes au programme de culture générale et expression en deuxième année de BTS rentrée 2021
Le BTS n’enseigne pas la philosophie en tant que telle, mais la culture générale. En deuxième année, le programme est axé sur deux thèmes, dont l’un change chaque année. Le BO n°16 du22 avril 2021 présente les thèmes au programme rentrée 2021.
Thèmes concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de section de technicien supérieur en vue de la session 2022.
Thème n°1 - De la musique avant toute chose ?
La musique accompagne nos vies : dès le plus jeune âge, avant même la naissance semble-t-il, l’être humain est sensible au son, au rythme, à l’harmonie et au silence. La musique est source de plaisir, d’enthousiasme, de sensations fortes qui marquent notre mémoire. Très présente dans notre quotidien, elle est liée à la fête et à la danse, aux rites, mais aussi aux moments plus douloureux de l’existence. Elle peut offrir un refuge, voire nous isoler du monde. On l’écoute avec attention à l’occasion d’un concert, parfois elle passe plus inaperçue : musique d’ambiance entendue par hasard, presque par accident, émission de radio suivie distraitement. Il arrive aussi qu’elle agresse et provoque des réactions de rejet et d’exaspération.
La musique est un art exigeant, qui demande habileté technique et connaissances théoriques. Elle impose souvent une formation longue, difficile, parfois même éprouvante, puis un entraînement sans fin. Pour autant, les logiciels de création musicale la rendent aujourd’hui plus accessible. La musique requiert également l’investissement de ceux qui l’écoutent : temps, disponibilité, sensibilité, culture. Cependant, les critères d’appréciation sont multiples, à l’instar de la diversité des musiques.
Aujourd’hui, les outils numériques facilitent l’accès à des millions d’œuvres. Pourtant, que l’on soit en France ou n’importe où dans le monde, on a tendance à écouter les mêmes musiques, les mêmes chansons ; on vibre aux mêmes rythmes, on adule les mêmes stars. Magie de la communication moderne qui facilite la circulation des biens culturels et le partage, ou standardisation qui fait disparaître les singularités nationales et régionales, la richesse et la diversité ? Comment même créer sa « playlist », alors que les algorithmes sont capables d’anticiper nos choix ?
En tant qu’œuvres d’art, le morceau, la pièce ou la chanson peuvent aussi revêtir une dimension sociale ou politique. Hymnes nationaux, chants révolutionnaires, chansons engagées, morceaux emblématiques d’une génération, la musique prend différentes formes qui l’amènent à servir une cause. Elle devient dans ce cas la référence d’un groupe social, d’une époque, la clé d’un événement historique. Doit-on alors l’appréhender comme un art essentiellement fédérateur ? La mode, la pression du collectif et de la norme laissent-elles encore une place à la singularité des goûts musicaux ?
Thème n°2 -Dans ma maison
Problématique
La maison : rien n’est plus commun et familier que cet objet architectural, un toit et des murs, un abri où l’on se sent chez soi. Et pourtant quelle diversité dans la déclinaison de ses formes, de la maison individuelle à l’appartement situé dans un immeuble ou une tour, du pavillon au studio ! Type d’habitat associé à l’organisation de la société, la maison, dans la multiplicité de ses configurations, reflète la variété de nos modes de vie : cellule familiale, colocation, EHPAD, foyer étudiant... L’habitat constitue par ailleurs un marqueur prépondérant de la différenciation sociale, selon que l’on ait ou pas un toit, que l’on soit locataire ou propriétaire, que l’on habite un immeuble de standing ou un logement exigu, insalubre.
Dans presque toutes les conceptions occidentales de l’habitat, héritées de l’Antiquité, deux caractéristiques dominent : d’une part, la maison instaure une séparation entre le domaine privé du foyer et le monde public de la cité ; d’autre part, la disposition spatiale et les fonctions des pièces de la maison traduisent des usages différenciés : chambres et lieux conviviaux, lieux ouverts et pièces privées. Mais ne devient-il pas difficile, notamment avec le développement du travail à distance, de distinguer espace public et espace intime ?
La clôture architecturale de la maison semble favoriser le repli heureux sur soi, seul ou au sein d’une communauté choisie. Mais si la maison offre une protection, si elle permet l’isolement, la solitude volontaire ou la retraite enchantée, ne peut-elle aussi devenir le lieu de la réclusion subie, du retrait frileux et craintif, de la dérobade face aux désordres du monde ? Sans doute, en vertu des lois de l’hospitalité, la maison peut-elle être accueillante ; mais elle se révèle parfois secrète, hostile et le huis clos devient le théâtre des conflits et des tragédies familiales.
Espace symbolique autant qu’architectural, la maison nous fait entrer dans les domaines de l’imaginaire et du rêve. Intimement liée à notre identité profonde, la maison d’enfance est l’écrin de nos plus anciens souvenirs, de nos premières émotions. Mais la maison est aussi au croisement d’enjeux très concrets : confort, décoration, normes environnementales, sécurité et accessibilité. Entre rêve et réalité, la maison peut-elle répondre à autant d’aspirations différentes et parfois contradictoires sans tomber dans la standardisation et le conformisme ?
Lire l’intégralité du programme dans le BO n°16 du22 avril 2021