Philosophie

Archives des stages de la formation continue

lundi, 1er juin 2020

http://philosophie.ac-amiens.fr/158-archives-des-stages-de-la-formation-continue.html

Tous les stages et quelques conférences ou comptes rendus des conférences tenues lors des stages inscrits au PAF depuis 2000.

2021/2022

Extension du domaine de l’anarchisme

Deux entrées au programme : Anscombe et Murdoch
Deux conférences suivies d’échanges avec les participants, prononcées par Pierre Fasula, enseignant-chercheur en philosophie.

Des usages pédagogiques du numérique en philo
Une journée de formation sur l’usage pédagogique du numérique en philosophie, animée par Marc Guyon, Interlocuteur Académique pour le Numérique

2020/2021

Le temps

La philosophie hors de chez elle

Extension du domaine de l’anarchisme

2019/2020

L’art

La philosophie hors de chez elle

2018/2019

L’hominisation
Pascal Depaepe, directeur de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, archéologue, docteur en préhistoire, a fait plusieurs communications sur l’état actuel des connaissances en matière d’hominisation :

format Powerpoint - 37.6 kio
format Powerpoint - 5.7 Mio
format Powerpoint - 12.6 Mio
format Powerpoint - 8.8 Mio
format Powerpoint - 10.7 Mio
format Powerpoint - 50.4 Mio
format Powerpoint - 28.4 Mio
format Powerpoint - 5.6 Mio
format Powerpoint - 2.6 Mio
format Powerpoint - 3.5 Mio

La nature

2017/2018

Aspects de la philosophie française au XIXème siècle

Épistémologie et histoire de la physique

2015/2016

. Meryem Sebti, chargée de recherche au CNRS, Centre Jean Pépin "philosophie arabe", la philosophie d’Averroès

. Géraldine Roux, enseignante et directrice de l’institut Rachi de Troyes, De l’image à la sagesse. La perplexité chez Maïmonide.

« Cette journée d’introduction à la pensée médiévale tend à interroger la tension perpétuelle entre philosophie et religion, entre savoir et foi en ancrant notre réflexion dans la pensée médiévale du XIe au XVe siècle, découvrant, à travers la philosophie grecque, une « autre » raison, une autre structure de pensée venant éprouver la croyance monothéiste de l’intérieur même de ses fondements. Il sera indispensable de partir d’une distinction de strates de lectures du religieux (quitte à interroger voire à critiquer cette hypothèse) : le religieux comme fait religieux ou expérience religieuse, la pensée religieuse comme interprétation des textes sacrés et la philosophie religieuse (juive, chrétienne, musulmane). Chaque strate pourra être lue à son niveau propre mais en regard des autres. Quel réseau de correspondances pouvons-nous construire entre ces différents aspects du religieux ? Comment comprendre ces points de rencontre ou de tangence entre foi et raison ? Ces « lumières » médiévales ne sont-elles que parcellaires et si tel est le cas quel serait le champ du savoir s’il est entouré d’obscurités ? » (Géraldine Roux)

. Stéphane LLeres, professeur de philosophie au lycée Cassini de Clermont, Croyance et immanence chez Deleuze

format PDF - 66.8 kio
Croyance et immanence chez Deleuze

. Anne Sauvagnargues, professeure à l’Université de Paris Ouest, Deleuze et la critique du sujet.

2014/2015

- Pascale Gillot, professeure en classes préparatoires, ancienne élève de l’ENS-Ulm, agrégée et docteur en philosophie : "Enjeux contemporains du problème du corps et de l’esprit".

format PDF - 109 kio
Enjeux contemporains du problème du corps et de l’esprit

- Yvon Quiniou, docteur en philosophie, animateur de la revue « Actuel Marx » et professeur en classes préparatoires : "La fondation scientifique du matérialisme".

format PDF - 139.6 kio
La fondation scientifique du matérialisme

- Thierry Martin, professeur à l’université de Franche-Comté, docteur de l’EHESS : "Cournot et la philosophie de l’histoire".

« Je laisserai de côté les questions économiques et sociologiques, pour me consacrer plus particulièrement sur ce que Cournot appelle "l’étiologie historique", ou sa philosophie de l’histoire, ce qui implique d’en passer par sa théorie du hasard et son rapport à la statistique. Il me semble plus pertinent et efficace pour les collègues de centrer mon intervention sur l’histoire et sur le hasard et la causalité plutôt que sur le probabilisme proprement dit. Je pourrai également, si cela est souhaité, intégrer cette analyse dans une présentation plus générale de l’orientation de pensée de Cournot, à la fois philosophique et épistémologique. » (Extrait de correspondance)

- François Vatin, professeur à l’université Paris 10, co-directeur, avec Philippe Steiner, du G.D.R.-CNRS « Économie et sociologie » : "Cournot et l’énergétisme : de la mécanique à la cosmologie sociale".

"La postérité a reconnu Augustin Cournot (1801-1877) pour deux contributions majeures au développement de la pensée du XIXe siècle : - sa philosophie des probabilités, alors que cette « fausse » doctrine était radicalement rejeté par son contemporain Auguste Comte ; - sa formalisation mathématique de la théorie économique, qui a été présentée comme une anticipation de la « révolution néoclassique » de cette discipline à la fin du XIXe siècle. Si on considère les choses sur un plan biographique, on peut distinguer trois moments dans l’œuvre de Cournot : - les années de jeunesse (1825-1838), celle d’un mécanicien formé dans le sillage de Poisson qui aborde avec ce cadre conceptuel et méthodologique les nouveaux territoires du social ouverts à la pensée scientifique ; - les années de maturité professionnelle (1838-1851), où il œuvre comme grand maître de la pédagogie mathématique en France ; la dernière période (1851-1877), où après sa retraite du service actif dans l’Instruction publique en 1854, il se consacre pleinement à sa grande œuvre philosophique. De cette dynamique biographique, certains ont pu conclure à une « rupture épistémologique » dans l’œuvre de Cournot, qui serait passé, d’une pensée mécaniciste dans sa jeunesse, à une philosophie historique teintée de biologisme dans son œuvre finale. Dans cet exposé, je voudrais montrer a contrario l’unité philosophique de l’œuvre de Cournot, qui prend sa source dans les débats du début du XIXe siècle sur les fondements de la mécanique. Disciple de Leibniz, son philosophe de prédilection, Cournot adopte, dès ses travaux de jeunesse, un point de vue énergétiste par le prisme duquel il va, parallèlement à Comte ou à Spencer, traverser tout l’édifice des sciences de son temps, de la physique à la « sociologie » (pour emprunter à Comte ce néologisme qu’il répudiait).

Source : François Vatin, Économie politique et économie naturelle chez A. A. Cournot, Paris, Puf, 1998."

2013/2014

- Christophe Auriault, professeur de philosophie dans l’académie d’Amiens : "Comprendre l’imagerie médicale avec Gilbert Simondon".

« Il s’agira de présenter les concepts-clés de la pensée de Gilbert Simondon (philosophie de la technique ; philosophie du vivant), de témoigner de l’opérationnalité de ces concepts dans le domaine techno-médical de l’imagerie (de la radiographie à l’imagerie moléculaire) et de dépasser les leitmotivs technophobes et iconophobes qui interdisent de penser l’imagerie médicale. »

format PDF - 331.1 kio
C. Auriault : "Comprendre l’imagerie médicale avec Gilbert Simondon"
format PDF - 249.3 kio
C. Auriault : "Comprendre l’imagerie médicale avec Gilbert Simondon" - annexes

- Jean-Michel Besnier, professeur de philosophie à l’université de Paris IV : « Le transhumanisme ».

« Je crois en effet très pertinent d’aiguiser un peu la réflexion sur la technique et de prendre en compte les développements très contemporains qui n’ont pas encore trouvé leur description ni leur grille d’analyse. Simondon est une référence pour penser la technoscience, mais il n’a rien connu de la biologie de synthèse. Ellul est utile, mais il ne pouvait deviner le phénomène de la convergence technologique. Heidegger a deviné le poids que constituerait la cybernétique, mais il n’a pas imaginé l’essor du biomimétisme... Et vos élèves pratiquent des objets dont on leur dit qu’ils sont de plus en plus autonomes et intelligents ! Il est donc nécessaire d’affronter le plus actuel, afin de ne pas être dupe de la culture "sanctionnée". » (Extrait d’un message de M. Besnier)

- Sausen Mustafova, professeure de philosophie dans l’académie d’Amiens : "Formation de l’’esthétique musulmane : la question de la représentation figurée dans l’’islam".

« Il s’agira de partir du préjugé largement répandu depuis longtemps qu’il existe une interdiction de la représentation figurée dans l’art musulman et que cette interdiction se trouve dans le texte même du Coran. Dans le même temps il est si facile d’admirer des miniatures musulmanes dans de nombreux musées. D’où vient ce préjugé ? Quel pourrait être son fondement, s’il existe ? Comment expliquer le paradoxe de la représentation figurée dans l’islam ? Quelles sont les caractéristiques esthétiques de l’art musulman ? En plus de tenter de répondre à ces questions, le propos s’attachera à trouver des ponts entre l’art de l’islam et celui de l’occident. »

bibliographie -plan de l’exposé - exposé

- Dominique Catteau, professeur honoraire de philosophie et docteur en littérature comparée : « Opéra et philosophie : l’œuvre d’art totale ».

« Cette conférence portera sur les rapports de la philosophie et de « l’œuvre d’art totale », projet esthétique qui émerge durant la première moitié du XIXe siècle, et qui ambitionne d’unifier les différents arts en une seule œuvre. Si la formule est de Wagner, elle vient couronner toute une évolution, notamment philosophique, assez mal connue en France, dont il n’est que le récipiendaire. Il s’agira d’interroger l’idée d’une unité des arts et son enracinement dans la philosophie du début du XIXe siècle, essentiellement Fourier, Saint-Simon et Comte, mais aussi Hegel en Allemagne. Il s’agira également d’aborder le thème du rapport entre musique et poésie à travers Wagner, Schopenhauer et Hegel, le tout éclairé par Nietzsche, mais aussi du rapport entre musique et scène à travers Wagner, Meyerbeer, Berlioz et la tragédie grecque, toujours à la lumière de Nietzsche. Nous pourrons enfin poser la question de savoir s’il faut tenir l’opéra pour un art du passé ou non, cela aussi bien pour le XIXe siècle que pour le nôtre. Cette conférence s’accompagnera de l’écoute et de l’analyse d’extraits musicaux de Meyerbeer, Wagner et Berlioz. »

2012/2013

- Francis Foreaux, IA-IPR de philosophie honoraire : "lecture et utilisation pédagogique des trois premiers livres de L’Esprit des lois"

- Francine Markovits, professeur émérite (Université de Paris Ouest Nanterre La Défense) : "Lecture de Montesquieu lecteur".

- Philippe Cabestan, professeur en CPGE (Jeanson de Sailly, Paris) : "La Daseinsanalyse ou analyse existentielle"

format PDF - 120.9 kio
P. Cabestan : "Daseinsanalyse
et psychanalyse. Binswanger, Boss et Freud"

- Dr Christophe Chaperot, psychiatre, psychanalyste, chef de service à l’hôpital d’Abbeville : "L’inconscient en psychanalyse".

2011/2012

- François Delaporte, professeur de philosophie à L’UPJV : "La vivisection, et les rapports entre l’homme et l’animal autour du XVIIème siècle"

- Laurent Vanelslande, professeur de philosophie à Abbeville : "La technoscience aux frontières de la personne humaine".

format OpenDocument Presentation - 4.4 Mio
Diaporama version Open Office
format Powerpoint - 4.8 Mio
Diaporama format PowerPoint

2010/2011

- Jacques Message : "L’existence chez Kierkegaard"

- Laurent Perreau : "Existentialisme et phénoménologie, Sartre et Husserl"

- Valérie Debuiche : "Existence, essence et possible chez Leibniz".

- Fabienne Bideault, Vice-présidente auprès du Tribunal de Grande Instance d’Amiens, chargée de la Chambre de la Famille et Giovanna Graffeo, Secrétaire Générale de Monsieur le Premier Président de la Cour d’Appel d’Amiens : discussion.

- Gabrielle Radica, Maître de conférences en Philosophie, UPJV : « Penser la justice dans la famille ».

2009/2010

- Sébastien Perrot : « De Icare aux drones : une philosophie de l’homme volant »

À l’époque du mythe d’Icare, l’homme ne vole pas encore. À l’époque des drones, il semble ne plus voler. Pourtant l’homme sait voler avec un plus lourd que l’air autonome depuis plus d’un siècle (1906). Mais de quels vols s’agit-il ?

Nous pouvons distinguer trois phases de cette philosophie de l’homme volant. Une préhistoire de l’aviation où le vol est symbolique, onirique et magique, stade syncrétique dans lequel se constitue l’imaginaire du vol et qui fonctionne encore dans la représentation que l’on a de l’aviation. À cette longue maturation du vol sans vol succède la phase héroïque de la conquête du vol. Conquête qui s’est faite contre l’imitation du vol naturel. Cette phase analytique a vu se développer les trois composantes de l’aviation actuelle : l’aviation de loisir, l’aviation de combat et l’aviation de transport. Depuis ce socle commun s’est ramifié dans une expérience du vol avec le corps (aviation de loisir) et une aviation sans le corps où la virtualisation et la gestion des systèmes prennent le pas sur l’expérience sensible du corps avec le cas limite du vol en apesanteur. Cette dernière phase correspond à l’aspect synthétique de cette histoire en trois temps de l’homme volant.

La logique de cette histoire permet de comprendre comment s’institue le rapport de l’homme à la nature (imitation de la nature dans la phase syncrétique, opposition à la nature dans la phase analytique, compréhension de la nature dans la phase synthétique). Elle permet également de saisir en creux, notamment par l’émergence de la virtualité, les exigences cognitives de l’interface homme-machine. Elle souligne par ailleurs les enjeux politiques et juridiques de la cohabitation des espaces et une brève articulation de l’espace aérien permet d’en comprendre les impasses. Enfin la philosophie de l’aviation engage une réflexion sur l’innovation et sur la matière qui doivent répondre aux contraintes de la légèreté et de la résistance, de l’environnement et de l’efficacité. L’aviation est donc un univers généreux et exigeant pour une philosophie de la technique qui ne limite pas son objet à l’utilité mais l’engage dans une compréhension des systèmes cognitifs, symboliques et politiques dont la technique est la matrice.

- Frédéric Vengeon : « Philosophie de la machine ».

Le développement de la technologie est peut être un de domaines dans lequel apparait le mieux la distance qui sépare la tradition philosophique de la situation du monde contemporain. Dans le même temps où la civilisation occidentale intensifiait et exportait, avec un succès dépassant toute attente, son choix pour le développement technique, la philosophie n’a cessé de porter majoritairement un regard dépréciateur sur la scène de l’opérativité. La technique apparaissait à ses yeux, non seulement comme une sphère dévalorisée, mais comme un élément hostile vis-à-vis des sphères réflexives et des opérations spirituelles (art, religion, savoir). Même les philosophies de la production, comme le marxisme, qui se donnaient pour tâche de revaloriser l’activité humaine, entretenaient une suspicion quant aux effets de la mécanisation de la force de travail. Parallèlement le personnel politique, la société civile, les stratèges et quelques avant-gardes artistiques, se sont lancés à corps perdu dans un appareillage technologique, en transgressant tous les interdits et les mises en garde dressés par les tenants de la conscience réflexive.

Cette situation de divorce culturel se cristallise avec une acuité particulière autour de la notion de « machine ». Cette dernière est sans doute un des impensés majeurs de la tradition philosophique occidentale et mondiale. Nous semblons sortir d’un mauvais rêve : le recours aux machines a gagné la totalité des sphères de nos existences et nous ne disposons pas de théorie synthétique de cette notion. Les machines opèrent, dans un vacarme effroyable ou dans un silence feutré, sans que nous ne soyons en mesure de les comprendre - de nous comprendre. Il s’agit sans doute moins d’un manque de culture technologique, que d’une mécompréhension des liens de l’humanité à l’artificialité. Notre recherche voudrait contribuer à dresser le cadre d’une anthropologie philosophique de la machine. Cela suppose trois choses : situer le recours aux machines dans une réflexion générale sur l’artificialité, avoir une conception pertinente des rapports entre la sphère réflexive et le champ opérationnel et se donner des paradigmes pour évaluer l’usage qui est fait des automatismes.

- Jean-Jacques Sarfati : "L’équité"

- Thierry Fourdrignier, président du TGI de Saint-Quentin : "Comment peut-on être juge ?".

- Pierre-André Huglo, professeur de philosophie en khâgne à Amiens, « Réalisme et monisme neutre chez Russell »

- Sébastien Gandon, université de Clermont-Ferrand, « Wittgenstein et la critique du logicisme »

- Philippe de Rouilhan, université Paris I, « Russell et la question des paradoxes »

- Antonia Soulez, université Paris VIII, « Le § 46 des Recherches philosophiques ».

2008/2009

- Frédéric Manzini : "Le Problème de la double vérité, foi et raison dans le TTP"

- Hadi Rijk : "Statut théorique et fonction critique du concept de théocratie dans le TTP"

- Nicolas Israël : "Le statut du prophète. Une lecture wébérienne du TTP"

- Adrien Klajnman : "La méthode d’interprétation de l’écriture dans le TTP".

- Thierry Giraud : "La question de l’humanisme athée"

- Stéphane Lleres : "Deleuze et la subjectivité"

- Julie Mazaleigue : "Foucault et l’humanisme"

- Gaëlle Périot-Bled : "Christian Boltanski ou le sujet générique érigé en exemple".

2006/2007

- C. Alsaleh : Le pyrrhonisme de Wittgenstein

- intervenant : Jean-Yves Lacroix.
- visite du Familistère de Guise

2005/2006

- intervenants : Pierre-André Huglo ; Christian Bouchindhomme

- Républicanisme ou libéralisme intervention prévue par Alain Renaut (qui n’a pu être présent).

Intervenants : Christian Berner ; Claude Nachin (psychanalyste) ; Claude Birman ; Pascal Dubois.

compte rendu de la journée du 25 novembre à Amiens.

2004/2005

- Alain Panéro : "Matière et esprit chez Bergson".

- compte rendu de la journée du 14 décembre 2004 à Amiens

- compte rendu de la journée du 17 décembre 2004 à Laon

- Valérie Debuiche : "L’expression dans la théorie de la connaissance de Leibniz".

2002/2003

- Jean-Louis Poirier, inspecteur général de philosophie : "Apprendre à lire en lisant Spinoza. La problématique de l’interprétation d’après le Traité théologico-politique"

Dans le Traité théologico-politique, Spinoza définit une méthode générale d’interprétation des textes du fait de laquelle tout écrit ou tout récit présentant les mêmes caractéristiques textuelles que l’Écriture sainte pourra aussi être déchiffré. Est ainsi défini un domaine de l’interprétable qui excède les seuls textes tenus pour sacrés.

· En cela, Spinoza s’oppose d’abord à une tradition, illustrée par Yehuda Alphakar qui doit être tenue pour exactement délirante, ou superstitieuse. Il s’agit de la tradition interprétative du respect de la lettre, qui conduit à renoncer à toute raison.

· Mais il existe aussi une autre méthode qui semble prendre ses distances avec ce délire en recherchant au contraire l’accord des Écritures et de la raison (Maïmonide). Spinoza montre que cette méthode, qui déforme la raison pour la faire s’accorder avec le texte sacré, aboutit à faire déraisonner la raison avec l’Ecriture.

· Si la méthode dite allégorique, qui consiste à déformer l’Écriture pour la mettre en accord avec la raison, semble en revanche échapper au délire, Spinoza lui oppose non seulement qu’elle consiste à fausser le sens de l’Écriture, mais surtout qu’elle relève encore de la superstition par cette volonté systématique qui est la sienne de vouloir la conformité des Écritures et de la raison.

Par suite, interpréter correctement suppose qu’on ne se sente pas tenu de croire le texte sacré vrai ou raisonnable : cela consiste à dégager la teneur réelle d’un texte, ce qui est le respecter vraiment. On trouve donc ici la double affirmation, libératrice, de l’autonomie du texte par rapport à la philosophie (mais non par rapport à la région de l’imagination) et de la philosophie, ou du vrai, par rapport aux textes « sacrés ».

De là une théorie générale de l’interprétation qui repose sur le partage de ce qui appelle une interprétation et de ce qui n’en appelle pas (note VIII). Interprétable, le texte s’articule à un dispositif d’imagination complexe, qui renvoie à une critique, notamment historique. Le texte non interprétable, de son côté, relève de l’ordre du vrai. Il se comprend de soi.

De tout cela, on pourra tirer quelques conclusions concernant la nature du sens.

APPUIS ET ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES :
- Maïmonide, Le guide des Égarés, II, ch. 13 à 25 et ch. 35.

- Spinoza, Traité théologico-politique, Préface ; ch. I à VII et ch. XIV à XX ; note VIII, note XXXIV.

- Éthique, Première partie, appendice.
Sylvain Zac, Spinoza et l’interprétation de l’Écriture.

- Laurent Bove, professeur de philosophie à l’UPJV d’Amiens : "Bêtes ou Automates, Traité Théologico-Politique, XX [6]"

Le pouvoir souverain possède les moyens de contourner les résistances naturelles de la nature humaine à l’oppression et faire ainsi que la majeure partie des hommes croie, aime, haïsse etc. ce qu’il veut. La dynamique propre de la domination entraîne-t-elle alors les sujets de l’obéissance au-delà des limites d’une "vie humaine" ? Nous nous interrogerons sur ces limites et leur au-delà, ainsi que sur la nature exacte des processus qui tendent à réduire des êtres rationnels en "bêtes" ou en "automates" (en nous demandant si animalisation et automation sont, dans tous les cas de figure, dans une réelle synonymie). En deçà de l’apparente simplicité du propos de l’alinéa 6 du chapitre XX du TTP ou de l’article 5 du chapitre V du Traité Politique, comme en deçà de la problématique du contrat (qui sera définitivement abandonnée dans le Traité Politique), nous souhaiterions montrer combien la présence continuée de la référence à la différence anthropologique, au cœur de la conclusion de l’argumentation des deux Traités, indique un rôle théorique non négligeable de celle-ci dans la conception de la politique spinoziste.

Références principales :

- Traité Théologico-Politique , Préface et chapitres V (à propos de l’État hébreu), ainsi que XVI à XX.

- Traité Politique, les six premiers chapitres.

- Éthique, parties III et IV.

- C. Bouchindhomme : "La démocratie face aux avancées des sciences de la vie ; la position de de Habermas à partir de son ouvrage, L’avenir de la nature humaine".

- Pierre Cellier, professeur de philosophie à Grenoble : "Raison et irrationnel : à propos du national socialisme"

Argumentaire

En intitulant les deux volets de son monumental "Hitler" respectivement Ûbrij et nemssij, Yann Kershaw semble nous signifier que le phénomène nazi relève de catégories antérieures à l’émergence du Logos, comme s’il fallait convoquer Hésiode pour comprendre ce "trait unaire" de notre modernité. Retour au mythe (Nancy et Lacoue Labarthe ) ? Mythe du retour au mythe ? Tout est alors à vérifier. S’est-il fait jour en Europe un "autre de la raison", ce qui confirmerait les thèses de Lukàcs, qui a vu venir de très loin (peut être de beaucoup trop loin) la "destruction de la raison" ? Le nazisme possède-t-il un noyau rationnel – thèse de Nolte – jusques et y compris dans ses formes exterminatoires ? Ne doit-on pas faire place – afin de ne pas sous-estimer l’ennemi - à des hypothèses encore plus dérangeantes ? Telle celle qui verrait dans l’entreprise hitlérienne une réaction rationnelle aux limites de la raison occidentale, limites sensibles par exemple dans les formes du parlementarisme et du droit international ? Ce que Lévinas nous convie à penser sous le nom de "philosophie hitlérienne".

Ces interrogations n’ont pas trouvé de réponse définitive. On fera apparaître – à l’école de Hannah Arendt - que les interprétations du nazisme sont non seulement multiples et ouvertes, mais très largement devant nous, tant les étiquetages ordinairement pratiqués ont plutôt pour fonction de valider des idéologèmes commodes. Probablement sont-elles à inventer.

Interpréter le national socialisme ne relève pas d’une attitude historienne ou d’une volonté taxinomique. Au moment où la référence à Hitler est sans doute la plus fréquente dans nos copies d’élèves, il paraît dû à la philosophie de ne pas laisser l’événement commander des interprétations sauvages de la modernité, de l’historicité, de l’éthique, surtout, qui risque de souffrir de l’exhibition d’une forme absolue du mal édulcorant toutes ses autres manifestations.

Bibliographie :
Lacoue-Labarthe : Le mythe nazi
Lukacs : Destruction de la raison (L’arche)
Horkheimer : Éclipse de la raison (Payot)
Levinas : Quelques réflexion sur la philosophie de l’hitlérisme (Rivage).

2001/2002

- Marc de Launay, CNRS : "L’adultère de Zarathoustra"

- Marc Crépon, CNRS : "Les philosophes de l’avenir"

- Christophe Grellard : "Le statut du nominalisme médiéval".

- Christian Ousel, directive des Archives de la Création Mathématique au CNRS : "Les géométries non-euclidiennes"

- François De Gandt, professeur à l’université de Lille III : "Espace et nombre vers 1900 ; le point de vue de Husserl"

- Jean-Jacques Szczeciniarz, professeur à l’université de Bordeaux III : "Quelques faits remarquables des mathématiques contemporaines, par quoi elles produisent de la philosophie"

- Robert Gergondey, professeur détaché à l’université de Lille I, "Intuitionnisme et formalisme".

2000/2001

- Charles Coutel, de l’université d’Artois : "La perfectibilité chez Condorcet"

- Mathilde Panoff, professeur de philosophie détaché à l’Institut de France : "Rousseau, les Lumières et le progrès"

Cette communication vise à réévaluer le rapport de Rousseau aux Lumières à partir de la question du progrès, souvent alléguée pour les opposer. La démonstration procède en deux temps : on interroge 1°) la vision de l’histoire que l’on peut trouver chez les représentants incontestés des Lumières au tournant du siècle (Voltaire, d’Alembert, Diderot, not.) ; 2°) celle qui se dégage du Discours sur les sciences et les arts ainsi que du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Cet examen conduit à rectifier, ou du moins à nuancer fortement, deux représentations convenues : le légendaire optimisme historique ou "progressisme" des Lumières ; le non moins bien connu pessimisme historique (voire "catastrophisme") de Rousseau. On en conclut que la question du progrès ne constitue pas un point de clivage entre Rousseau et ses contemporains "éclairés" et ne permet pas de faire de l’auteur des deux Discours un "adversaire des Lumières". Il est au contraire pleinement à sa place au sein de ce mouvement de pensée, lui-même divers et contrasté.

- Bernard Maitte, professeur de physique à l’Université de Lille :
"Théories physiques de la lumière et représentations du monde".

Corpusculaire ou ondulatoire ? Le débat sur la nature physique de la lumière a agité toute l’histoire de la science moderne. Selon la réponse apportée, il fallait imaginer un espace intersidéral, vide de matière, ou, au contraire, empli d’un milieu aux très curieuses propriétés, l’éther.

À partir de cet exemple, je montrerai quelle est la cohérence interne d’une théorie physique et comment celle-ci s’enracine toujours dans une conception du monde au sein de laquelle elle prend sens, mais qu’elle contribue aussi à modifier.

Bibliographie :

La lumière (Seuil, Points sciences n°28, 1981). De la sensation commune à la compréhension scientifique, nos idées sur la lumière doivent parcourir un long cheminement. Pour comprendre les théories modernes, interrogeons l’élaboration tourmentée des concepts, philosophiques et scientifiques, tirant profit des succès comme des échecs, des efforts comme des renoncements. "En regardant d’un œil critique l’histoire de la lumière, nous pourrons accéder à notre tour à cette logique savoureuse et amère que l’on appelle Science." Ce livre a obtenu le prix Jean-Rostand du meilleur ouvrage de vulgarisation scientifique.

- Fabien Capeillères, maître de conférence à l’Université de Caen : "La méthode transcendantale et les Principia de Newton"

Il ne s’agit pas tant de s’intéresser à la science newtonienne comme objet de la philosophie kantienne, que d’examiner en quoi Kant s’est appuyé sur cette science newtonienne pour élaborer la scientificité de la philosophie. En effet, les deux premières critiques, dont l’intention est d’établir respectivement la scientificité de la métaphysique de la nature et celle de la métaphysique des mœurs (il n’y a pas de métaphysique du beau), tirent elles-mêmes leur scientificité d’une méthode trouvée chez Newton.

- Étienne Klein. Professeur au CEA DSM à Saclay : "La question du réel dans la physique contemporaine"

La physique quantique jouit d’une efficacité opératoire considérable, qui va depuis la physique des particules jusqu’à l’astrophysique en passant par l’électronique, la physique atomique, la chimie, ou la physique du solide. Nous montrerons qu’elle continue toutefois de poser des questions qui sont à la couture de la physique et de la philosophie, touchant les notions d’objectivité, de déterminisme, de hasard. Le changement de représentation auquel elle invite est si radical que les physiciens sont amenés à s’interroger en des termes nouveaux à propos de la texture du "réel".

Nous tenterons de faire le point sur les différentes interprétations de la physique quantique qui ont été proposées, sans bien sûr trancher le débat.

- Jean Seidengart, professeur à l’Université de Reims Champagne Ardenne, : "La question du temps dans la physique contemporaine : réalité et irréversibilité"

La notion d’ordre du temps selon la succession est déjà présente chez Aristote, et sera reprise par toute la science classique. Mais cet ordre du temps ne veut pas dire irréversibilité. Il faut attendre le XIXème siècle et la découverte des phénomènes thermodynamiques pour que soit enfin thématisée cette dimension irréversible du temps...

En visitant la page http://philosophie.ac-amiens.fr/158-archives-des-stages-de-la-formation-continue.html, vous pourrez télécharger ces documents :